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retourCompte rendu de course
2009-06-06Championnat de France Elite longue distance***4

Depuis l'age de 16 ans, je pratique le triathlon de plus en plus assidument. Mais jamais, au grand jamais, je n'ai fait de triathlon plus long que 3h. Ni aucun autre effort aussi long d'ailleurs, en compétition, je m'entends.
Donc c'est bel et bien l'inconnu. Quelle vitesse adoptée ? Quelle tactique entreprendre ?
Au départ j'étais un peu tendu par la distance, l'appréhension de ne pas pouvoir finir. La météo va durcir la course car la pluie et le vent seront de la partie tout au long de la matinée.
Départ 7h : 4000m de natation en 2 tours.
Ai-je récupéré du Xterra 6 jours avant ? Suis-je bien réveillé ? Pas vraiment... Départ lent, laborieux même d'autant plus que je me coupe le pied sous le 1er métatarse dans le sens longitudinal. Heureusement car cela m'a gêné uniquement dans les virages en course à pied. La plaie s'ouvrait un peu. Guère plus ! Je me suis arrêté au bout de 800m à la 1ère bouée pour voir l'étendue des dégâts. 1 cm de long mais assez profond. Bon, on verra plus tard !!!
J'observe un peu les gars autour de moi : Faure, Shaw A. notamment. Bon je nage pas vite mais je connais des visages. Le rythme doit être bon. A la sortie de l'eau au bout de 4 Km à me trainer comme à l'échauffement à l'entrainement, je suis à 5 bonnes minutes de la tête. Oh put.... Il aurait peut être fallu que je nage un plus vite ! Mais j'étais pas vraiment réveillé je pense. Un peu dans le coaltar même je dirai. Tant pis, la journée sera longue...
T1 et vélo 120 km vallonnés :
Je pars tranquille, tranquille... et surtout bien couvert contrairement aux gars qui sont en ma compagnie. Sont-ils inconscients ou alors vraiment des durs à cuire comme le laisse entendre les gars du long ??? L'avenir de la course nous le dira...
1er tour de 40 Km : je mange et je bois bien même si l'envie n'est pas là. Je roule pour tourner les jambes et ne pas avoir froid, ni plus ni moins.
2ème tour : je mange et je bois bien même si l'envie n'est pas là. Je roule pour tourner les jambes et ne pas avoir froid, ni plus ni moins (Bis repetita). Je suis 15ème.
3ème tour : un groupe de 6 gars est à 2'40 à l'entame de ce tour. Et l'écart a l'air de faiblir et moi je commence à être réveillé. Il est 10h !!! Heureusement que je suis matinal sinon j'aurai fait une grasse mat' toute la course ! Et là en 20 Km l'écart devient nul, les gars devant moi sont plantés... Qui est-ce ? Faure le 1er est totalement en déperdition : moteur cassé et gel du circuit de refroidissement, oups ! Puis une moto d'arbitrage surveille un groupe de 4 dont Loy et Reboul, mais ça ne roulait pas, je double file de gauche au train sans accélérer mais peut être 7 à 8 kmh plus vite. Les gars sont entamés et peut être gelés. Je pose ainsi le vélo 9ème frais comme un gardon et bien réveillé pour courir 30 bornes sous la pluie encore et toujours.
Course à pieds 4 x 7,5 Km): Départ rythmé car les jambes répondent bien, l'estomac a aussi l'air bien en place malgré les gels et les sandwich au fromage pour mieux lutter contre le froid. Tranquille je ramasse les morts. Mon Garmin affiche entre 16 & 17 kmh sur les portions plates et 165 pulses. Je suis dans le vrai. Je rentre alors vraiment dans la course alors que jusque là, je faisais une sortie longue sans trop penser à ce dossard 33 que je portais depuis 7h du matin. Je rattrape ainsi Fernandez puis Guillaume qui ne lèvent plus trop les genoux. Moi, aucun problème. Je commence à me dire que j'en ai peut être pas assez fait sur le vélo car je suis vraiment bien et je pensais courir dans un état un peu plus 'pénible'. Pendant 3 tours, j'ai presque le sourire, je surfe sur la vague. Je suis 5ème. Puis les speakers me parlent d'un Loisel émoussé ou, je le saurai plus tard, gelé ! J'essaie de ne pas trop m'écraser car mes cuisses ressentent les Km bien plus que mon mental et mes mollets (grâce aux manchons Compressport, qui ont un intérêt certain en ces conditions difficiles). La fin approche en même temps que Loisel est avalé, je profite de mon avance car le podium est joué (Poulat, 3ème est à plus de 4').
Bien entendu je passe la ligne d'arrivée fatigué et usé physiquement. Mon sentiment est aussi partagé car je n'ai pas eu l'impression de faire une course de près de 6h. Mais plutôt une course à pied de 30 bornes avec 4h de pré-fatigue. C'est long et c'est dur sur la fin, point. Mais aucune excitation comme sur le court ou sur le Xterra. Rien ! Satisfait ? Oui bien sûr car 4ème est ma meilleur place sur un championnat Elite court ou long. A quoi bon ? La gloire ? Bof ! D'autres athlètes très forts sur le long sans citer de noms ne font pas le déplacement. Les raisons ? En voilà une sûre et certaine : une grille de prix dérisoire. D'ailleurs, je crois même que seul le podium est récompensé (à vérifier). Professionnel ou élite, ça veut quand même dire que l'on gagne sa vie par son travail en l'occurrence ici le triathlon. De plus, de mon œil averti et de celui de certains spectateurs, la course ne fût pas plus suivie que cela par la plupart des dirigeant de notre belle fédération en pleine croissance... Si en plus on intéresse pas les passionnés de notre propre sport... Et dire que les épreuves régionales font carton plein le même jour alors que le championnat de France, le nec plus ultra en principe, est boycotté par une grande partie des athlètes performants sur le long. Si vous avez d'autres idées pour éclairer ma lanterne, je suis preneur ! J'avais aussi pensé à la pluie...
     
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