L'époque s'y prête à merveille, la délicieuse ivresse de l'altitude. Que tu prépares l'embrunman, que tu rêves toute l'année de tes vacances à la montagne pour te gaver de cols de renom, que tu te battes pour ne pas mettre pied à terre, que tu veuilles te comparer aux juilletistes de cyclistes qui grimpent des cols comme le commun des mortels grimpe sa sortie de garage, dès que ça grimpe c'est beau ! Pourquoi ? Je sais pas. C'est peut être un peu de récompense ou de satisfaction personnelle, comme le mec qui se la raconte et qui dit aux collègues : "moi je l'ai fait et p'tain que c'est beau là-haut", ou encore de se targuer de reconnaitre toutes les montagnes et de les nommer les unes après les autres... Je sais pas. Mais il y a certainement un peu de tout ça.
Dans ces moments d'ascension, tu es concentré que sur toi-même, tu ne remarques même plus les voitures, tu as un oeil flou sur ton Polar, un autres voilé sur la route et le cerveau au milieu qui perd toute son eau. Et pire, si t'es dans un jour sans, la majorité des cas lors des longs cols, tu te fais bouffer par les mouches. Tu hésites entre le sprint dévastateur pour les larguer ou de faire 1/2 tour dans la descente quelques centaines de mètres pour atteindre le même but que dans la 1ère hypothèse, mais en te remettant des mètres au compteur.
Heureusement, hier j'étais bien. Le type qui a la socquette légère. Et puis j'allais dans l'inconnu tout en prudence car c'était mon 1er Izoard. Il y a un peu de fierté en disant ça vous voyez. On en revient au gars qui se la raconte. Quand tu arrives au sommet, tu te dis : "oh c'est ça l'Izoard ? Pas de quoi en faire tout un reblochon !" Alors que si je le remonte demain, tiens, et bah je peux le haïr ce col de 15 bornes.
En fait, le tour consistait en la boucle de l'Embrunman de St Clémence sur Durance et retour au même point. 101 Km au total.
Sinon, j'ai mis la courbe Polar de cette sortie et j'ai enfin actualisé mes statistiques. A part ça, merci à Fred de m'avoir accompagné, un beauvaisien, un rouge quoi, qui montre encore une fois qu'il n'y a que des gens bien dans le triathlon, hein ?